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DU PONT DU CHAMBON Louis, sieur de Vergor
enseigne, lieutenant, capitaine, chevalier de Saint-Louis, commandant.
L'un des fils de Louis Du Pont du Chambon et de Jeanne Mius d'Entremont, il naquit à Chalais en 1713 et s'enrôla dans les troupes de la marine. Enseigne en second à l'Île-Royale en 1737, et en pied en 1743, il est promu lieutenant en 1749 et capitaine, l'année suivante. En 1751, il est transféré au Canada, où il se maria en 1752, ayant été décoré de la croix de Saint-Louis. Deux ans après, on le nomme commandant du fort Beauséjour, bien qu'il fût noté « médiocre à tous égards ».
Créature de Bigot, celui-ci, qui avait assisté à son mariage, lui écrivait en 1754, « de profiter de sa place, taillant et rognant selon son pouvoir, afin de le pouvoir bientôt rejoindre en France et d'y acheter un bien à portée du sien ». Il n'y manqua point. Le traître Pichon exerça sur lui une funeste pression, en incitant les Acadiens à ne se point battre et à réclamer l'immédiate reddition du fort au colonel Monckton. Le commandant poltron, au lieu de brûler le fort, capitula à condition d'être transporté à Louisbourg avec armes et bagages et, sur parole, de ne plus servir durant six mois. Le soir du 16 juin 1755, il offrit un banquet aux officiers vainqueurs et vaincus, livrant gaiement la clef de l'Acadie à la Couronne britannique (V. Rapp. des Arch. can., Ottawa, 1904).
Traduit en Conseil de guerre en 1757 à Québec, il fut acquitté après une longue procédure. En 1759, l'accusé reprit les armes. M. de Bougainville le posta avec 100 hommes à l'Anse-au-Foulon, où il éleva ses tentes de bivouac sur les hauteurs. Lorsque les troupes anglaises les eurent escaladées, au petit jour du 12 septembre, elles foncèrent sur le campement qui ne comptait que 30 soldats : Vergor avait permis aux autres d'aller faire à Lorette leurs récoltes et la sienne. En un clin d'oeil, Vergor et les hommes, livrés au sommeil, sont dispersés ou faits prisonniers, le chemin des Plaines était libre. C'est Cugnet, toutefois, qui reste le coupable et le traître, au témoignage de I'histoire; Vergor agit avec imprudence.
Le chevalier avait épousé, le 3 juillet 1752, Marie-Joseph Riverin (décédée en 1770 à La Flèche - Sarthe) et en eut plusieurs enfants, qui le suivirent en France, entre autres :
Louis-Bernardin (1753)
François (1757)
Joseph (1758)
Henriette (1763)
M. Léonce Grasilier a publié, en 1927, à Paris, un livre intitulé : L'Affaire Petit du Petit-Val, où il met en scène les descendants, fils et petits-fils de Vergor (V. Nova Francia, février 1928). Les massacres qu'il attribue à l'un des petits-fils ne concordent point, à la date du 2 avril 1796, avec la généalogie des fils susnommés du capitaine Vergor.
Source : Louis LE JEUNE, «Louis Du Pont du Chambon, sieur de Vergor», dans Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. II, Ottawa, Université d’Ottawa, 1931, 829p., pp. 776-777.
sources : Quebec history