Curacois du XVIIe siècle
À l’époque de Champlain, le territoire formant l’actuelle région Poitou-Charentes est composé de quatre provinces administratives :
l’Aunis, la Saintonge, le Haut Poitou, et l’Angoumois.
Provinces ouvertes sur le littoral atlantique, elles participent au développement de la colonie française.
Les engagés volontaires signent chez le notaire un acte les attachant pour trois ans auprès d’un seigneur en Nouvelle-France pour lequel ils vont travailler. En échange, ce dernier paie la traversée, la nourriture et les vêtements ainsi qu’un salaire.
En France, ils sont artisans, maçons, boulangers, tailleurs de pierre, domestiques mais dans la colonie une partie deviendra paysans et exploiteront une terre.
Jusqu'au début des années 1660, la colonie de la Nouvelle-France est en majorité peuplée d’hommes. Les quelques 1235 « pionniers » établis dans les basses terres du Saint-Laurent craignaient de voir leur monde disparaître : n’étaient-ils pas trop peu nombreux, tenus en joug par les Iroquois, dans l’impossibilité de créer des familles ?
Le pouvoir royal décide d'encourager l'émigration féminine en attribuant une dot aux orphelines et aux veuves prêtes à partir s’y marier pour fonder une famille.
Entre 1663 et 1673, environ 800 jeunes femmes sont recrutées dans des orphelinats et des maisons de charité.
La plupart étaient en partance pour le Québec mais d'autres s'embarquaient pour la Guyane, les Antilles, ainsi que pour toutes les colonies françaises de l'époque
(Indes, Afrique, Madagascar) où étaient établis des colons.
Ces
femmes viennent principalement de Paris (La Pitié, La Salpêtrière), mais aussi de La Rochelle, de l’Aunis, de Normandie comme Marie
Major, quelques-unes de Charente.
Avant leur départ, elles séjournent le plus souvent dans les couvents à proximité des ports (Dieppe, La Rochelle).
Le recruteur avançait les frais de la traversée. Celle-ci durait deux à trois mois pour gagner l’Acadie. Un contrat d’engagement était rédigé par un notaire ou par le recruteur de la marine et précisait les conditions de la traversée, le travail à effectuer, les droits et les devoirs de chacun et les modalités de retour au pays. Certains payaient la traversée sur leur denier propre, il s’agissait alors de « passagers libres » qui n’étaient liés par aucun contrat d’engagement.
sources : sur les traces de la Nouvelle-France
Quelques femmes ou familles migrantes
originaires de Charente
Ces femmes n’étaient pas toutes des Filles du Roy.
En famille ou orphelines, elles émigrèrent en Nouvelle-France afin de trouver une vie meilleure.
→ ABRAHAM Marguerite, fille de ABRAHAM Godgaud et FLEURY Denise, bénéficia de 100 livres de dot dont 50 livres du Roi. Elle débarqua le 2 octobre 1665 à Québec.
Fille du Roy, elle se maria une première fois avec NADEAU Joseph-Ozanie, dit Lavigne, habitant, dont la mère, DESPINS ou DESPIERS Jeanne, était originaire de Genouillac (Charente). Elle eut 5 enfants. Famille établie à Ste Famille.
De son deuxième mariage avec CHARTIER Guillaume, elle n'eut pas d'enfant.
→ CHAUVET Marie dite Qinquenel, originaire de Tonnay Charente (Charente-Maririme), fille de CHAUVET Jacques et MICHELETTE Marie, bénéficia de 300 livres de dot.
Fille du Roy, elle se maria avec FAYE Pierre dit Villefagnan, originaire de Villefagnan (Charente).
→ CHEVALIER ou
LECHEVALIER, LECHEVALLIER Anne*, née vers 1629 à Cherves-Richemont (Charente), fille de Charles LE CHEVALIER, chirurgien à Trois-Rivières en 1645.
Elle épouse le 04/11/1659 Québec, PINGUET dit La Glardière Pierre (vers 1630-21/04/1704) fils de PINGUET
Louis-Henri et LOUSCHE Louise.
dont 6 enfants.
Elle décède le 25/06/1705 à l'hôpital Hôtel-Dieu, Québec à l'âge de 70 ans.
* certains documents indiquent qu'elle
serait née vers 1635 à La Chartre sur le Loir.
→ PACREAU Marie, née en 1629, originaire de Charente fille de PACREAU ou PACRAU Jacques et BOLET Déborah de Criteuil la Magdeleine (Charente). Elle épouse le 13/01/1659 à Montréal, DUCHARME FONTAINE Fiacre dit Lafontaine (1628 -1677), menuisier, fils de DUCHARME Toussaint et ROY ou DEROY Jacqueline. De cette union naquirent 7 enfants.
Son mari décède à Montréal et est inhumé le 17/03/1677.
En date du 14/02/1678 à Montréal, Marie épouse en seconde noce PICHOU Antoine dit DUVERNAY, fils de PICHOU Christophe et NALLARD Marie. Il n'y a pas d'enfant. Elle décède à Montréal le 05/09/1699.
détails sur la vie de Marie PACREAU repris dans le Dictionnaire biographique des ancêtres québécois 1608-1700 de Michel Langlois :
Familles migrantes originaires de Curac
→ LEROY Jeanne, née en 1641 à Cherbourg, fille de LEROY Nicolas et BELFOND ou BELFOUR Madeleine, épouse, le 26/01/1670 à Chambly (Canada), après avoir signé un contrat sous-seing privé devant Messire Hugues POMMIER, prêtre missionnaire du séminaire de Québec, BONNET Étienne dit La Fortune (1644-1670) né à Curac, fils de BONNET François et DUPRÉ Marie, dont 1 enfant, Louise Bonnet née le 5 décembre 1670.
Fille du Roy, arrivée sans aucon doute sur le Saint Jean-Baptiste, apporte des biens estimés à 300 livres tournois dont 50 livres du Roi, est décédée en 1721 à Montréal.
note : Jeanne LEROY, (enceinte d'Étienne Bonnet et suite au décès de celui-ci), se remarie à Chambly (Canada) en 1670 avec Jean Peladeau dit St-Jean, charpentier venu du Poitou dont 3 enfants (Roberte, Jean et Jeanne).
* Louise a été baptisée sous le nom de Peladeau et épousera Louis Charles Legrain Challegrain d'Autun en Bourgogne le 14 novembre 1686.
→ PARIS Gilles, dit Jolicœur, né à Curac vers 1651, fils de PARIS François et BOUCHERIT ou BOUCHERIE Jeanne, décédé le 13/01/1726 à Terrebonne (QC).
Il épouse le 29 juillet 1697 MÉZERAY ou MEZERET Marie Catherine (née vers 1678-1732), fille de MÉZERAY Thomas et PARADIS Louise,
dont 9 enfants (6 garçons et 3 filles entre 1699 et 1717). Après le décès de son mari, elle épousera JEAN Louis, dit Denis le 16 juin 1732 à Terrebonne.
sources : genealogie-quebec
Filles du Roy originaires de Charente
Il a été recensé seulement
3 Filles du Roy charentaises
1/ BILODEAU/BILAUDEAU/BILLAUDEAU Jeanne née vers 1636 au lieu-dit Les Jarriges, Genouillac (Charente), fille de feu BILODEAU Jean et de POUPART ou POUPARD Françoise.
Veuve de France de BAUBICHE Jacques.
Le 10 mai 1665, elle embarque sur " La Marie-Thérèse " et un peu plus de 2 mois plus tard, elle débarque à Québec le 16 juillet 1665.
Fille du Roy, elle épouse le 08/02/1666 à Trois Rivières Qc, COUILLARD Pierre (né vers 1637 à Saint-Pierre de Ballon dans les environs de Rochefort-06/04/1713), Habitant, fils de COUILLARD Pierre et DURANTEL Marguerite. Un contrat de mariage a été signé le 28 janvier 1666 à Trois-Rivières chez le notaire AMEAU Séverin.
En 1667, la famille vit au Petit Cap de la Madeleine et possède une terre de trois arpents. Ils ont eu 3 enfants :
- René, né et baptisé le 16 février 1667 à Trois-Rivières, épouse HOURAY Marie-Denise en 1690 à Trois-Rivières, fille de HOURAY René et DAMANÉ Denise, fille du Roy, originaire de Paris.
- Marie-Jeanne née vers 1669
- Pierre né vers 1673 qui épouse Anne Brunet
En 1681, ils vivent à Champlain (Québec). Ils possédaient un fusil, 7 bêtes à cornes et 24 arpents de terre en valeur.
Jeanne décède le 26 août 1684 à Champlain à l'âge de 38 ans.
2/ LECLERC Françoise, originaire de Juignac (Charente), fille de LECLERC Jean et MARTINEAU Léonarde. Elle traverse l'océan à bord du bateau " La Nouvelle-France " pour arriver le 3 juillet 1668. Mariée le 27 août 1668 à RIFFAUT Michel, maçon et ensuite tailleur d'habits, dans le secteur de " La Petite Auvergne ", à la limite du village de Charlesbourg, banlieue de Québec. Ils auront 5 enfants. Plus tard, elle revient en France avec son mari et 4 de leurs enfants (Jean, Louis, Michel et Toussaint).
témoins : Jean Giron, Siméon Le Roy, Jean Got
Fausse accusation !
Deux sœurs âgées de 21
ans et 23 ans, Marie-Madeleine et Claude Deschalais femme de Giroux et de Simon LeRoy vont apprendre à leurs dépens qu’une fausse accusation de
libertinage et d’avortement n’est pas sans condamnation.
Outragé, le mari s’adresse au Conseil souverain le 11 mars suivant. Ne pouvant prouver leurs accusations, les prévenues sont condamnées à demander publiquement pardon à Françoise
Leclerc, déclarant « qu’elles
le recognoissent pour femme de bien et dhonneur et non entachée du dict faict et injure ». Voilà ce que coûtent les bavardages... |
Sources tirées du livre :
La vie
libertine en nouvelle France au dix septièmesiècle, en page 50-76 - texte fourni par Marguerite
Lafontaine |
3/ MERLIN ou MERLAN Agathe née vers 1646 à Saint-Roch de Monboyer (Charente), fille de MERLIN Adrien et LESBIENS-LEBRUN Françoise. Elle embarque au printemps 1670 à bord du navire " La Nouvelle France " et débarque à Québec le 31 juillet 1670.
Elle est dotée par le roi de 50 livres mais elle possède à titre personnel une dot de 300 livres.
Elle se marie avec un contrat de mariage, le 31 août 1670 à Neuville avec LAURIAULT ou LORIOT Jean, dit Limousin, né en 1638 à Cognac, maçon à la seigneurie de Dombourg.
Au recensement de 1681, Jean possède un fusil, 3 bêtes à cornes et 25 arpents de terre en valeur.
Ils auront 5 enfants :
- Jeanne né en 1671 et baptisée le 16/11/1671 à Québec
- Pierre né en 1674 et baptisé le 31/01/1674 à Québec
- Joseph né en 1675 et baptisé le 13/11/1675 à
Québec
- Marie-Louise née en 1678
- Marie-Louise née en 1683 et baptisée le 03/02/1683 à Neuville (mariée le 04/11/1698 à Québec avec Tapin René).
Agathe décède le 4 décembre 1728 à l'âge de 85 ans.
Un merci particulier à Hélène Granet, présidente de l'association "Hautes Vallées Charente-Québec" 16260 CHASSENEUIL sur BONNIEURE tél. : 05 45 39 69 42 courriel : madameboss@yahoo.fr |
Un merci particulier à Irène Belleau, fondatrice de la SHFR (2010) Société d'Histoire des Filles du Roy courriel : belleaui@videotron.ca |