Marie MAJOR, née le 26 février 1637 à Touques (14) est la fille de Jean Major, receveur des impôts du Calvados et de Marguerite Le Pelé.
C'est une jeune bourgeoise instruite, à l'esprit indépendant et qui jouit à Paris d'une vie simple mais vibrante de culture et de liberté.
Sa famille, pour ne pas avoir à partager l'héritage décide de faire enfermer cette jeune fille rebelle à La Salpêtrière, lieu où se retrouvent les infirmes, les orphelines, les criminelles, les hérétiques, les mendiantes ou les insoumises comme elle. Elle se retrouve parmi les jeunes Françaises envoyées en Nouvelle-France, les Filles du Roy, pour peupler les terres du roi Louis XIV.
À peine arrivée en 1668 dans ce nouveau monde avec 300 livres de dot, elle devient l'épouse d'Antoine Roy dit Desjardins, un tonnelier de Bourgogne et jeune soldat du régiment de Carignan-Salières le 11 septembre 1668 à Québec. Même s'il s'agit d'un mariage de raison, les deux jeunes gens entretiennent une relation harmonieuse et Marie tirera du mieux qu'elle peut partie de cette existence dure mais sereine. Son mari, piètre financier, s'enfonça dans ses dettes et fut finalement pourchassé par ses créanciers. Il s'établit seul à Montréal. Plus tard, en voyage à Ville-Marie, Antoine s'éprend de la femme de son logeur, Julien Talua, et se laisse tenter par sa beauté. Le mari trompé, alerté par les ragots des voisins, surprend les amants et, sous l'emprise de la colère, assassine le fautif le 10 juillet 1684.
Marie verra sa réputation saccagée, perdra tous ses biens, rejetée pour ne pas avoir su « retenir » son homme. Marie Major finit sa vie dans la misère et la solitude. Elle décède le 8 décembre 1689 à hôpital Hôtel-Dieu, Québec, à l'âge de 52 ans.
Son fils unique, Pierre Roy dit Desjardins, né au Canada vers 1669, sans doute à Batiscan, partit avec sa mère après le meurtre de son père à Québec où il exerça la profession de tonnelier comme son père. Le 7 octobre 1696, il obtint une concession de terres située à Kamouraska et sera tour à tour, menuisier, charpentier et agriculteur. Il décède le 29 avril 1734 à Repentigny à l'âge de 65 ans environ.
de son premier mariage avec Marie Anne Martin,
il eut quatre filles et six garçons,
de sa deuxième union avec Angélique Hautin,
cinq filles et un seul garçon,
de ses troisièmes noces avec Marie Delugré,
une fille et deux garçons.
sources : desjardins, sirois, histoire des ancêtres, sgyonne